À bout de souffle, Bébel est parti sans bruit

Que retenir de l’incomparable acteur à la gouaille de titi parisien ?

Les images se télescopent, mes souvenirs aussi.

Un de mes amis me raconta que lors du tournage du Marginal Place de Clichy à l’Académie du Billard, Belmondo l’invita à boire une bière. C’était ça, Jean-Paul. Pas un monstre sacré inaccessible, mais un homme simple, au franc parler, fidèle en amitié avec autour de lui sa bande de copains, ceux du Conservatoire et ceux du cinéma.

Incorrigible, il le fut dans ses choix ; magnifique tant à l’écran que sur les planches ; l’itinéraire d’un enfant gâté… par la vie, apprécié en France comme à l’étranger.

Reconnaissance internationale !

S’il fut à l’affiche de films « commerciaux », injure dans la bouche de certains critiques pour qui le succès au box-office est synonyme de mépris, Belmondo jouera sa partition sur différents registres, de l’action à l’émotion, du rire aux larmes. À bout de souffle de Godard assurera sa notoriété. Chabrol, Melville, Verneuil, Lautner, De Broca, Malle, Oury, Lelouch notamment lui permettront de montrer toutes les facettes de son immense talent.

Revenant au théâtre, il triomphera avec panache dans Kean, Cyrano, Frédérick ou le Boulevard du Crime sur des textes de Sartre d’après Dumas, Rostand ou Schmitt.

Lui qui aimait le sport et plus particulièrement la boxe a quitté le ring de sa vie à 88 ans, ce 6 septembre 2021, rejoignant ainsi tous ses copains disparus avant lui, Marielle, Rochefort, Rich, Beaune, Denner, Vernier, Hossein et Charlot (Charles Gérard).

Quelle ultime cascade, Bébel !

Que le ciel t’accueille pour l’éternité.

Ciao…

S.K. Durman

Tours -13/09/2021